Publié le 15 août 2024 par Claire Garcés
La passe à poisson

Aviez-vous déjà entendu parler des passes à poissons ? Il s’agit d’installations que l’on place sur un cours d’eau, qui permettent aux poissons migrateurs de franchir les obstacles créés par l’Homme (barrages, écluses…). Dans cet article, Parlons Planète vous fait découvrir le fonctionnement d’une passe à poissons et son importance pour la vie aquatique. 🐟

Tout d’abord, comment fonctionne une passe à poissons ?

De nos jours, les cours d’eau ne manquent pas d’obstacles. Entre les barrages, les écluses et les centrales hydroélectriques, nombreux sont les éléments pouvant perturber les poissons dans leur parcours migratoire. En effet, de nombreux poissons migrent chaque année, notamment afin de se reproduire. C’est pourquoi a été inventée la passe à poissons.

Cette installation se place donc sur un obstacle perturbant un cours d’eau, afin d’aider les poissons à le remonter ou à le descendre. On parle alors de montaison, ou de dévalaison. Cet aménagement de l’espace permet de préserver le cycle migratoire de certaines espèces de poissons, malgré la présence des ouvrages construits par l’Homme.

Voici les différents types de passes à poissons

Il existe différents types de passes à poissons, construites en fonction d’une série de paramètres : l’espèce de poissons dont le passage est à préserver, le type d’obstacle à aménager et son milieu naturel, la force du débit et la hauteur de chute au niveau de l’ouvrage… Ainsi, les agences de l’eau ont classifié les passes à poissons en 5 catégories :

👉 1. Les passes à bassins successifs

Cette installation, utilisant une série de bassins en escalier séparés par des cloisons, est la plus courante car elle convient à la plupart des poissons. Cette “échelle à poissons” permet de réduire le dénivelé créé par un barrage ainsi que le débit du courant, et s’adapte à des pentes de 5 à 10%.

👉 2. Les passes à ralentisseurs

Cette installation est adaptée aux pentes plus importantes, allant jusqu’à 20%. Disposés sur le fond et les parois d’un canal, des déflecteurs permettent de dévier le courant (en créant des courants secondaires) et de réduire la vitesse de l’eau.

👉 3. Les passes à écluses

Également appelés “ascenseurs”, ces dispositifs aident les poissons à franchir un cours d’eau avec une aide mécanique (un ascenseur) ou bien une aide hydraulique (des écluses). Dans certains cas, les écluses de navigation peuvent être utilisées.

👉 4. Les passes naturelles ou rivières de contournement

Ces installations reproduisent le fonctionnement d’un cours d’eau, à l’aide d’un chenal qui ralentit le débit du courant. Il peut aussi parfois s’agir d’une rampe accolée à une berge.

👉 5. Les passes à angilles

Ces passes sont spécifiques aux anguilles, plus particulièrement aux alevins qui sont les seuls à remonter les rivières puisque les adultes se reproduisent, eux, en mer. Ces passes sont composées d’une rampe, pour la progression des poissons, et d’un bassin amont éloigné du courant, pour que les poissons ne soient pas entraînés vers l’aval.

Quel est l’impact des retenues d’eau artificielles sur les poissons ?

Il est évident que les retenues d’eau créées par l’Homme ont un impact sur l’environnement, notamment sur la vie des poissons migrateurs. Les barrages peuvent avoir un impact direct (blessures, mortalité causée par les turbines…) ou indirect, par exemple :

  • modification du biotope des poissons (dissolution d’éléments du sol, tel que le mercure) ;
  • risque d’intoxication des poissons (teneur en oxygène dissous plus élevée en surface et presque nulle en profondeur) ;
  • perturbation du développement de la végétation fluviale, importante pour nourrir les poissons, dûe à la fluctuation du niveau de l’eau.

Connaissiez-vous ce dispositif pour protéger la biodiversité ?

🐠 Les passes à poissons sont importantes pour assurer la continuité des cycles migratoires de nombreuses espèces de poissons. Ces installations existent en France depuis les années 1980, à partir des recherches menées par EDF Hydro et les travaux de l’Office Français de la Biodiversité (OFB), anciennement le Conseil Supérieur de la Pêche (CSP).


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