Publié le 5 octobre 2024 par Caroline Dusanter
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Les incendies de forêt, exacerbés par le réchauffement climatique, ont été un fléau majeur en 2023. Rien qu'au cours de cette année, ils ont contribué à 15 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Ces événements, bien plus fréquents et destructeurs qu’auparavant, laissent un lourd bilan pour l’environnement et l’humanité. Comment en sommes-nous arrivés là, et quelles solutions envisager ? Découvrez-le dans cet article.

Des incendies de plus en plus fréquents

Le changement climatique est un facteur clé dans la multiplication des incendies. Les températures plus élevées, les sécheresses plus intenses et les vents plus forts créent des conditions idéales pour que ces feux se déclenchent et se propagent rapidement.

En 2023, le Canada, l’Amazonie, la Grèce, et Hawaï ont été particulièrement touchés. Au total, ce sont 3,9 millions de km² qui sont partis en fumée entre mars 2023 et février 2024.

8,6 milliards de tonnes de CO2 émises en 2023

Les incendies ne se contentent pas de détruire des forêts, des habitations ou des infrastructures. Ils libèrent aussi d’énormes quantités de CO2 dans l’atmosphère. Selon l’étude « State of Wildfires », ces feux ont émis 8,6 milliards de tonnes de CO2 en 2023-2024. Un chiffre en hausse de 16 % par rapport à la moyenne des vingt dernières années. À lui seul, il équivaut à 15 % des émissions totales de gaz à effet de serre générées par les activités humaines.

Cette augmentation spectaculaire s’explique en partie par des événements extrêmes. Les incendies dans les forêts boréales du Canada, par exemple, ont été plus de 9 fois supérieurs à la moyenne des vingt dernières années. Ils ont contribué à près d’un quart des émissions mondiales de CO2 liées aux incendies en 2023.


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Un cercle vicieux

Le problème des incendies est double. D'une part, ils sont causés par le réchauffement climatique, mais d’autre part, ils aggravent ce même réchauffement. Lorsque des forêts brûlent, elles libèrent du CO2, qui était auparavant stocké dans les arbres et les sols. Ce gaz rejoint l’atmosphère, accentuant l’effet de serre et contribuant à l'augmentation des températures.

Résultat : des conditions propices à de nouveaux incendies. Ce cercle vicieux est l’une des raisons pour lesquelles il est si urgent d’agir.

Des conséquences humaines et environnementales

Outre les émissions de CO2, les incendies ont des conséquences dévastatrices pour les populations et les écosystèmes. En 2023, plus de 232 000 personnes ont été évacuées au Canada à cause des grands feux. Des maisons, des infrastructures, et des moyens de subsistance ont été détruits. En Grèce et à Hawaï, des incendies similaires ont causé des évacuations massives et des pertes matérielles importantes.

Les écosystèmes sont également gravement touchés. Des zones vitales pour la biodiversité, comme l'Amazonie, ont vu des milliers d’hectares partir en fumée. Ces écosystèmes mettent des décennies à se régénérer, et certains ne s'en remettront jamais complètement.

L'Amazonie, un poumon en feu

L’Amazonie, souvent qualifiée de "poumon de la planète", est l’une des régions les plus affectées par les incendies. En 2023, des feux ont ravagé des zones du Brésil, de la Bolivie, du Pérou et du Venezuela. Cette forêt tropicale, qui stocke d'énormes quantités de CO2, a vu ses capacités de stockage considérablement réduites à cause des incendies.

Le réchauffement climatique a augmenté la probabilité de conditions favorables aux feux dans cette région. Selon les chercheurs, les conditions météorologiques propices aux incendies dans l’ouest de l'Amazonie sont 20 fois plus probables qu’avant.

Peut-on éviter le pire ?

La situation est alarmante, toutefois, les experts sont unanimes : il n’est pas trop tard pour agir. Le changement climatique est certes responsable de l’augmentation des incendies, mais des actions peuvent être entreprises pour limiter les risques à l’avenir.

Une des premières actions à mettre en place est de réduire la déforestation et la surexploitation forestière. Souvent, les feux de forêt se déclenchent dans des zones fragilisées par la déforestation ou par l'extension agricole. Ces activités affaiblissent les écosystèmes et rendent les forêts plus vulnérables aux incendies. En réduisant la pression humaine sur ces milieux, notamment par la limitation de la déforestation, il serait possible de diminuer le risque de départ de feu.

Ensuite, il faut améliorer la surveillance des zones à risque. En cartographiant précisément les forêts et tourbières sensibles, on pourrait mettre en place des stratégies de conservation plus efficaces.

Enfin, il est essentiel de renforcer les stratégies de prévention et de coopération internationale. Avec des mesures adaptées et un engagement collectif, on peut encore limiter les dégâts des incendies sur l’environnement et le climat. 🌳