Depuis l’entrée en vigueur de la Réglementation Environnementale RE2020, les bâtiments doivent respecter des normes énergétiques de plus en plus strictes. En parallèle, les vagues de chaleur se multiplient et forcent à repenser la manière de garder nos espaces frais sans recourir excessivement à la climatisation. C’est dans ce contexte que des chercheurs ont développé une solution innovante : les façades en zigzag. Ce principe architectural permet non seulement de réguler naturellement la température à l’intérieur des bâtiments, mais pourrait également rafraîchir nos villes. Découvrez-en plus.
Pourquoi des façades en zigzag ?
Les bâtiments consomment environ 40 % de l'énergie mondiale, et une part importante est dédiée à la climatisation. Face à la montée des températures, des scientifiques de l'Université de Columbia ont exploré une piste prometteuse dans le but de minimiser la consommation d’énergie : jouer avec la forme des façades en les construisant en zigzag.
Contrairement aux façades classiques, plates et verticales, les façades en zigzag jouent sur une alternance de surfaces inclinées, certaines orientées vers le ciel, d'autres vers le sol. L’objectif ? Refroidir les bâtiments de manière passive, c’est-à-dire sans utiliser d’énergie.
Comment ça marche exactement ?
Le concept de façade en zigzag repose sur un principe simple : réfléchir la chaleur. Les surfaces orientées vers le sol sont recouvertes de matériaux qui renvoient la chaleur, évitant ainsi que celle-ci ne soit absorbée par le bâtiment. Ainsi, la chaleur émise par le sol, souvent amplifiée dans les environnements urbains à cause du béton et de l’asphalte, est renvoyée, et ne s’accumule plus dans les murs du bâtiment.
Selon les chercheurs, ce système permettrait de diminuer la température des murs de 2,3°C en moyenne. Ce gain est particulièrement significatif dans les zones urbaines, où le sol emmagasine beaucoup de chaleur. Les étages inférieurs, en particulier, en bénéficient largement.
Premier avantage : le refroidissement passif
Le principal avantage de ces façades en zigzag est leur capacité à refroidir de manière passive. Cette solution est bien plus vertueuse que la climatisation traditionnelle, qui ne fait que déplacer la chaleur et aggrave souvent la situation dans les zones urbaines. Pire encore, la climatisation émet des gaz à effet de serre (5 % selon l’Ademe), contribuant au réchauffement climatique.
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Deuxième avantage : des matériaux peu coûteux et faciles à mettre en œuvre
Un autre avantage des façades en zigzag est leur coût de fabrication. En effet, les matériaux utilisés pour ces façades, comme l’aluminium et certains polymères, sont relativement peu coûteux et faciles à produire en masse. Les structures en zigzag peuvent être fabriquées à l’aide de moules, ce qui simplifie leur mise en place à grande échelle.
En outre, ces façades peuvent être installées sur des bâtiments déjà existants. Il suffit de les fixer à l’extérieur des murs actuels, ce qui en fait une solution intéressante non seulement pour les nouvelles constructions, mais aussi pour rénover des bâtiments existants et améliorer leur performance énergétique.
Des résultats prometteurs dans les tests
Lors des essais en laboratoire et sur le terrain, les façades en zigzag ont montré des résultats encourageants. Par exemple, lors d’un test mené en plein été à New Jersey, les murs équipés de cette structure étaient constamment plus frais que des murs classiques. En moyenne, la température des murs en zigzag était inférieure de 2,3°C à celle des murs plats. Pendant les périodes les plus chaudes de la journée, cette différence atteignait même 3,1°C.
Une solution pour demain ?
Si l’idée des façades en zigzag est encore relativement nouvelle, elle a un potentiel immense. Face à des étés de plus en plus caniculaires, des solutions durables et efficaces comme celle-ci deviennent indispensables. Que ce soit pour de nouvelles constructions ou la rénovation de bâtiments existants, ce type de façade pourrait bien devenir un standard dans les prochaines années. 🏠