Le réchauffement climatique est l’un des défis majeurs de ces dernières années. En dépit des efforts mondiaux pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, celles-ci continuent d’augmenter dans de nombreux pays. Mais qui sont les principaux émetteurs ? Comment se répartissent ces émissions à travers le monde ? Voici un tour d’horizon des données de l’année 2023.
Les gaz à effet de serre : qu’est-ce que c’est ?
Les gaz à effet de serre ou GES sont des gaz présents dans l'atmosphère qui piègent la chaleur. Concrètement, ils fonctionnent comme une “couverture” autour de la Terre, gardant notre planète suffisamment chaude pour permettre la vie. Sans ces gaz, la Terre serait glaciale avec une température moyenne de -18 °C.
Cependant, l’excès lié aux activités humaines (industrie, transport, agriculture…) crée un déséquilibre et une concentration trop élevée de ces gaz accélèrent le réchauffement climatique.
Les principaux GES sont :
- le dioxyde de carbone (CO2),
- le méthane (CH4),
- le protoxyde d’azote (N2O),
- et les gaz fluorés.
Le dioxyde de carbone, issu principalement de la combustion des énergies fossiles, représente la majeure partie des émissions mondiales.
Les principaux pays émetteurs : un quatuor dominant
1. La Chine
Avec 15,7 milliards de tonnes équivalent CO2 émises en 2023, la Chine est de loin le plus gros émetteur de GES au monde. Ce pays représente plus de 30 % des émissions mondiales. Cette situation s’explique par une économie basée sur le charbon, l’une des énergies les plus polluantes. Malgré quelques efforts pour développer les énergies renouvelables, la dépendance au charbon reste forte.
En termes d’émissions par habitant, la Chine se situe à environ 11 tonnes équivalent CO2, soit bien au-dessus de la moyenne mondiale (6,59 tonnes).
2. Les États-Unis
Deuxième du classement, les États-Unis émettent environ 6 milliards de tonnes équivalent CO2 chaque année, soit 11 % des émissions globales. L’empreinte carbone américaine reste importante, avec 17,61 tonnes par habitant, faisant du pays l’un des plus gros pollueurs individuels. Cependant, on observe une légère diminution des émissions grâce à une transition progressive vers des sources d’énergie moins carbonées, comme le gaz naturel et le solaire.
3. L’Inde
Avec 3,9 milliards de tonnes équivalent CO2, l’Inde arrive en troisième position. Bien que ses émissions par habitant soient faibles (2,9 tonnes), la croissance économique rapide et la forte population entraînent une hausse notable des émissions totales. Entre 2005 et 2023, elles ont augmenté de 95 %. Les secteurs de l’énergie et de l’industrie sont les principaux responsables.
4. L’Union européenne
L’Union européenne (UE) se classe au quatrième rang avec 3 222 millions de tonnes émises en 2023, représentant environ 6 % des émissions mondiales. Cependant, l’UE est un exemple de réduction des émissions, grâce à des politiques ambitieuses. Depuis 1990, les émissions européennes ont diminué de 33,9 %, en grande partie grâce à la transition énergétique dans des pays comme l’Allemagne et la France.
📌À lire aussi : les émissions de gaz à effet de serre ont baissés en France en 2023
Qu’en est-il des autres régions du monde ?
- La Russie, avec 2 672 millions de tonnes, arrive juste derrière l’UE. Bien que ses émissions aient chuté après l’effondrement de l’URSS, elles restent élevées à cause de l’exploitation du pétrole et du gaz naturel.
- Le Brésil et l’Indonésie sont des cas particuliers. Une grande part de leurs émissions provient de la déforestation et de l’agriculture.
- Les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite figurent parmi les pays ayant les émissions par habitant les plus élevées au monde, en raison de leur dépendance aux hydrocarbures.
Émissions de GES par habitant
Si on analyse les émissions par habitant, certains petits pays riches en hydrocarbures dominent le classement. Le Qatar, par exemple, émet 52,57 tonnes équivalent CO2 par habitant, bien plus que la moyenne européenne de 7,26 tonnes.
En revanche, des pays densément peuplés comme l’Inde ou le Bangladesh affichent de faibles émissions par habitant.
Les principaux secteurs responsables des émissions
Les secteurs de l’énergie, des transports et de l’industrie sont les principaux responsables des émissions de gaz à effet de serre. Voici une répartition générale :
- L’énergie : 73 % des émissions globales proviennent de la production d’électricité et de chaleur, principalement à partir de charbon, de pétrole et de gaz.
- Le transport : L’utilisation massive de véhicules à moteur thermique contribue à 15 % des émissions mondiales.
- L’agriculture : Ce secteur est responsable de 10 % des émissions, notamment à cause du méthane issu des élevages et du protoxyde d’azote lié à l’utilisation des engrais.
Les engagements climatiques : où en sommes-nous ?
Malgré l’accord de Paris, de nombreux pays sont encore loin de leurs objectifs de réduction des émissions. Selon un rapport récent, les politiques actuelles mèneraient à un réchauffement de 2,6 à 2,8 °C d’ici 2100, bien au-delà de la limite de 1,5 °C.
Toutefois, l’Union européenne se distingue par ses efforts, avec un objectif de réduction de 55 % des GES d’ici 2030 (par rapport à 1990). Cependant, d’autres grands émetteurs comme la Chine et l’Inde visent des échéances plus lointaines (neutralité carbone en 2060 et 2070 respectivement).
L’impact des activités humaines
Les activités humaines sont responsables de l’essentiel des émissions de gaz à effet de serre. En modifiant nos modes de consommation, nous pouvons réduire notre empreinte carbone :
Transition énergétique : Passer aux énergies renouvelables.
Le secteur de l'énergie est de loin le principal responsable des émissions mondiales de GES, notamment à travers la combustion de carbone, de pétrole et de gaz naturel. Une solution majeure réside dans le passage aux énergies renouvelables telles que l’éolien, le solaire, ou l’hydroélectricité. Ces alternatives permettent de produire de l’énergie sans émettre de gaz à effet de serre, contrairement aux centrales à charbon ou à gaz.
Réduction des déchets
Les déchets sont une autre source significative d'émissions de GES, notamment à travers la décomposition des matières organiques dans les décharges, qui libère du méthane (CH4), un gaz à effet de serre puissant. Une meilleure gestion des déchets peut jouer un rôle clé pour réduire ces émissions.
Parmi les solutions :
- Le recyclage des matériaux tels que le plastique, le verre et les métaux.
- Le compostage des déchets alimentaires, qui permet de limiter les émissions de méthane.
- La réduction des emballages et des produits jetables.
👉Cet article peut aussi vous intéresser : Guide pour réussir son compost quand on vit en appartement
Mode de transport durable
Le secteur des transports représente environ 15 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Il repose principalement sur l'utilisation des énergies fossiles, notamment pour les voitures, les camions et les avions.
Ainsi, les véhicules électriques sont l’une des alternatives les plus prometteuses. En Europe, leur adoption massive a déjà commencé, notamment grâce aux subventions et aux infrastructures de recharge. Mais pour maximiser leur impact, il est essentiel que l'énergie utilisée pour les recharger provienne de sources renouvelables.
Agriculture durable
Adopter une agriculture durable peut significativement réduire ces émissions. Voici quelques pistes :
- Réduire la consommation de viande : L’élevage est l’un des principaux émetteurs de GES. Remplacer une partie de sa consommation de viande par des protéines végétales peut avoir un impact positif sur l'empreinte carbone individuelle.
- Favoriser les cultures locales et de saison : Importer des aliments sur de longues distances augmente les émissions de CO2 liées au transport.
- Pratiquer l’agroécologie : Cette méthode privilégie des techniques agricoles respectueuses de l’environnement, telles que la rotation des cultures ou l’utilisation de compost naturel.
Dans des pays comme l’Inde, où l'agriculture emploie une grande partie de la population, ces pratiques pourraient limiter les émissions de gaz tout en améliorant la sécurité alimentaire. À l'échelle mondiale, l’adoption de ces solutions pourrait réduire de plusieurs milliards de tonnes les émissions de CO2 liées à ce secteur.