La Mer Baltique suffoque. Cette mer en Europe du Nord subit une crise écologique majeure. Les scientifiques parlent de zones “mortes”, où poissons et végétation marine disparaissent faute d’oxygène. En cause : le réchauffement climatique et la pollution agricole qui amplifient la prolifération d’algues vertes, gourmandes en oxygène. Mais une start-up française, Lhyfe, a peut-être trouvé une solution. On vous explique.
La Baltique : une mer à bout de souffle
La mer Baltique, située au nord de l’Europe, est une mer presque fermée, entourée par neuf pays. Ce confinement, associé au réchauffement climatique et à la pollution, a causé une diminution drastique de l’oxygène dans ses eaux profondes. On parle d’anoxie (absence totale d’oxygène dans l’environnement marin). Les eaux chaudes retiennent moins d’oxygène, tandis que les algues vertes prolifèrent à cause des excès d’engrais agricoles rejetés dans les cours d’eau. Résultat ? De vastes zones marines sont devenues de véritables déserts sous-marins où la vie ne peut plus s’épanouir.
Les scientifiques appellent ces endroits des zones mortes. Les poissons, les crustacés et même les plantes marines disparaissent peu à peu, laissant place à un environnement stérile. Si rien n’est fait, ces zones continueront de s’étendre, menaçant non seulement l’écosystème marin mais aussi les activités humaines comme la pêche.
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Lhyfe lance son projet BOxHy pour régénérer les régions sous-marines "mortes"
C’est ici qu’intervient Lhyfe. Fondée à Nantes, cette start-up s’est fait un nom grâce à la production d’hydrogène vert. L’hydrogène est produit en séparant les molécules d’eau en deux composants : l’hydrogène, utilisé comme carburant propre, et l’oxygène, un sous-produit souvent négligé. Plutôt que de gaspiller cet oxygène, Lhyfe a eu une idée lumineuse : pourquoi ne pas le réintroduire dans les eaux de la mer Baltique ?
L’idée est simple. Les plateformes offshore de production d’hydrogène, alimentées par l’énergie éolienne, pourraient simultanément réinjecter de l’oxygène dans la mer. Ce processus permettrait de rééquilibrer l’écosystème marin en améliorant la qualité de l’eau et en rétablissant les conditions de vie pour la faune et la flore aquatiques.
Une approche innovante approuvée par les Nations Unies
Ce projet de réoxygénation a attiré l’attention des Nations Unies, qui y voient une solution prometteuse pour lutter contre le réchauffement des océans. Lhyfe avec son projet BOxHy collabore avec des partenaires prestigieux comme l’Université de Stockholm et une entreprise finlandaise pour développer cette technologie.
L’objectif est de commencer par des sites pilotes en Suède dès 2026. Pendant trois ans, ces installations testeront l’impact de l’injection d’oxygène sur des zones ciblées de la mer Baltique. Si les résultats sont concluants, Lhyfe envisage de déployer cette méthode à grande échelle, avec l’ambition de réoxygéner des milliers de kilomètres carrés de fonds marins.
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