Publié le 21 janvier 2025 par Elodie Santos
avion taxe triple

Depuis quelques années, la taxe de solidarité sur les billets d’avion, ou taxe Chirac, fait couler beaucoup d’encre. Mise en place en 2006, elle finance des actions humanitaires à travers le monde. Mais comment fonctionne exactement cette taxe ? Pourquoi revient-elle si souvent dans le débat politique ? Et surtout, quel impact a-t-elle sur le prix des billets d’avion aujourd'hui ? Voici tout ce qu’il faut savoir.

Une taxe pour financer la solidarité

Créée par la loi de finances de 2006, la taxe de solidarité sur les billets d’avion a été adoptée sous la présidence de Jacques Chirac, d’où son surnom de taxe Chirac. Son objectif est simple : prélever une somme sur chaque billet d’avion vendu afin de financer des programmes de santé dans les pays en développement, comme l’accès aux vaccins ou la lutte contre les grandes pandémies : la tuberculose et le paludisme.

Cette taxe s’applique à tous les vols au départ de la France, qu’ils soient domestiques ou internationaux. Elle concerne aussi bien les compagnies traditionnelles comme Air France que les compagnies low-cost. Depuis sa mise en place, elle a permis de collecter plusieurs centaines de millions d’euros, reversés à des organisations comme Unitaid.

À combien s'élève-t-elle ?

Le montant de cette taxe dépend de plusieurs facteurs, notamment la classe de voyage (économie, business, ou première) et la destination. Par exemple, jusqu’à récemment, elle s’élevait à 2,63 euros pour un billet en classe économique sur un vol domestique ou européen. Pour un billet en classe affaires, elle atteignait 20,27 euros.

Cependant, des discussions régulières autour de son augmentation alimentent les débats. Le gouvernement français, dans le cadre du projet de loi de finances 2025 (PLF 2025), a proposé de tripler son montant. Cette décision a suscité des réactions mitigées, notamment de la part des compagnies aériennes et des agences de voyages, inquiètes de l’impact sur les prix des billets.

Une augmentation finalement annulée

En octobre 2024, plusieurs compagnies avaient déjà ajusté leurs tarifs en conséquence. Pour les passagers, cela signifiait des billets d’avion plus chers dès leur achat. Par exemple, la taxe pour un vol en classe économique aurait pu passer de 2,63 euros à 9,50 euros.

Cependant, à la surprise générale, la censure du gouvernement en décembre 2024 rend caduque cette nouvelle mesure. Les compagnies aériennes qui avaient adopté cette hausse par anticipation sont donc contraintes de rembourser les sommes perçues en trop. Les passagers concernés sont invités à contacter leur point de vente ou les sites du groupe aérien pour réclamer leur remboursement.


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Comment demander un remboursement ?

Les compagnies aériennes, comme Air France-KLM, ont assuré que tous les clients concernés seraient remboursés, que le montant soit important ou non. Toutefois, les modalités exactes restent floues. Certaines compagnies ont indiqué que le processus serait automatisé, tandis que d’autres prévoient de contacter directement les clients en possession de billets soumis à la taxe augmentée.

Les voyageurs ayant réservé via une agence de voyages devront également se rapprocher de leur point de vente.

Pourquoi cette taxe est-elle critiquée ?

La taxe de solidarité est régulièrement remise en question. Pourquoi ? On vous explique :

Un impact sur le prix des billets d’avion

Les professionnels du secteur soulignent que toute augmentation de cette taxe se répercute sur les tarifs finaux, ce qui pourrait décourager les voyages et peser sur le pouvoir d’achat des Français.

Une concurrence internationale déséquilibrée

Les vols au départ de France sont soumis à cette taxe, mais ce n’est pas toujours le cas dans d’autres pays. Cette situation pourrait désavantager les compagnies aériennes françaises face à leurs concurrentes étrangères.

Une transparence insuffisante

Si la taxe est censée financer des projets humanitaires, certains s’interrogent sur l’utilisation précise des fonds. Les montants collectés doivent effectivement être égaux aux sommes reversées aux organismes bénéficiaires, mais peu d’informations détaillées sont accessibles au grand public.

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