Publié le 4 décembre 2023 par Claire Garcés
Tasmanie tigre

Il ne ressemblait pas tout à fait à un tigre et ne vivait pas seulement en Tasmanie… le tigre de Tasmanie, ou thylacine, va peut-être revenir à la vie ! Cet animal sauvage de la famille des marsupiaux s’est éteint il y a un peu moins d’un siècle et fait aujourd’hui l’objet de plusieurs projets scientifiques. L’objectif ? Ressusciter cette espèce à partir du prélèvement de son ARN. Parlons Planète vous dit tout sur ce projet de “dé-extinction” !

L’extinction du tigre de Tasmanie

Le tigre de Tasmanie, également appelé le thylacine, était un mammifère marsupial basé en Tasmanie mais aussi dans d’autres états de l’Australie et en Nouvelle-Guinée. Pesant une trentaine de kilos, ce prédateur carnivore de la taille d’un loup a été accusé de décimer le bétail de Tasmanie, en particulier les troupeaux de moutons. À la fin du XIXème siècle, les éleveurs de l’île ont même mis en place des primes pour chasser le thylacine. Prise pour cible par les Hommes, cette espèce s’est éteinte il y a un peu moins d’un siècle.

Le dernier tigre de Tasmanie a été observé au zoo de Hobart, où il est décédé en 1936. Annoncé espèce protégée seulement quelques années avant la disparition du dernier spécimen, le thylacine a été déclaré officiellement éteint en 1982 par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et en 1986 par la Tasmanie. Aujourd’hui, cet animal reste dans les mémoires comme un symbole de la Tasmanie et même de l’Australie tout entière.


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La disparition de ce “tigre indigène” a été à l’origine de l’engagement des Tasmaniens dans la protection des espèces indigènes vulnérables et de leur environnement. Parfait exemple de l’extinction d’une espèce causée par l’Homme, l’image du thylacine s’est convertie en un symbole d’espoir pour la préservation des espèces menacées, et en la mascotte de l’équipe de cricket de Tasmanie, par exemple.

Des projets pour ressusciter cette espèce

Recréer le tigre de Tasmanie pour le ramener à l’état sauvage, c’est l’objectif de plusieurs scientifiques qui travaillent pour ressusciter cette espèce. Le tout premier projet, nommé “projet Lazarus”, avait pour but de cloner l’animal à partir de son ADN, mais ce projet a échoué. Plus tard, une équipe de chercheurs suédois a réussi l’inimaginable: extraire les molécules d’ARN du thylacine à partir d’échantillons de muscles et de peau prélevés sur un spécimen du Musée d’histoire naturelle de Stockholm.

Différent de l’ADN (acide désoxyribonucléique), l’ARN (acides ribonucléiques) exprime le code génétique d’une espèce: c’est ce qui permet aux chercheurs d’obtenir des détails plus précis sur la physiologie du tigre de Tasmanie. À la suite de cette découverte, les projets de “dé-extinction” du thylacine sont menés en Australie, à l’Université de Melbourne, par le laboratoire TIGRR (Thylacine Integrated Genomic Restoration Research). Cependant, recréer le génome de cet animal est un projet très difficile, d’autant plus qu’aucune espèce moderne ne peut servir de référent génétique.

Certains membres de la communauté scientifique dénoncent les projets de “dé-extinction” comme celui-ci, soulignant le fait que ces recherches détournent l’attention des espèces actuellement en voie d’extinction. En effet, ramener à la vie des espèces anciennes peut être intéressant, mais au vu de l’urgence de la crise de la biodiversité, nos efforts devraient se concentrer sur la préservation des espèces actuellement menacées.

Sources:

https://www.nationalgeographic.fr/animaux/la-resurrection-du-tigre-de-tasmanie-une-quete-controversee

https://www.geo.fr/animaux/tigre-de-tasmanie-premiere-fois-arn-genes-extrait-animal-disparu-australie-musee-stockholm-genetique-clonage-216747

https://www.lemonde.fr/sciences/article/2023/09/26/le-tigre-de-tasmanie-livre-son-arn_6190987_1650684.html