En mai 2024, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a publié son troisième rapport concernant le commerce illégal d’espèces sauvages. Le bilan est lourd : encore plus de 4 000 espèces sauvages sont victimes de trafic chaque année. Des milliers de spécimens, regroupant la faune et la flore, nécessitent d’être protégés pour ne pas disparaître. On fait le point avec Parlons Planète.
En 2024, le trafic illégal d’espèces sauvages continue
En présentant le 3ème rapport mondial sur la criminalité liée aux espèces sauvages en mai 2024, la directrice de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a annoncé : “la criminalité liée aux espèces sauvages inflige des dommages incalculables à la nature et met en péril les moyens de subsistance, la santé publique, la bonne gouvernance et la capacité de notre planète à lutter contre le changement climatique”.
Des milliers d’êtres vivants, des animaux mais aussi des plantes, sont victimes chaque année de braconnage et de trafic. Le dernier rapport de l’ONUDC démontre l’étendue énorme du commerce illégal touchant la faune et la flore. Les données établies sur les espèces saisies dans 162 pays, entre 2015 et 2021, prouvent que plus de 4 000 espèces sauvages (végétales et animales) sont aujourd’hui en proie au trafic illégal.
Comment expliquer cela ? Plusieurs secteurs constituent la demande de ce commerce illégal : l’alimentation, la médecine, l’élevage d’animaux vivants et de plantes, ou encore les produits de luxe. Cette criminalité opère dans des zones du monde à l’écosystème diversifié et fragile, allant de l’Amazonie au Triangle d’Or, et joue un rôle important dans l’extinction de nombreux spécimens rares (par exemple, les orchidées ou certains mammifères).
Par ailleurs, les experts alertent sur d’autres risques que comporte ce trafic illégal : des risques sanitaires pour les populations humaines. En effet, des maladies peuvent se transmettre à l’Homme à partir d’animaux vivants, de plantes ou de produits issus d’espèces sauvages. C’est par exemple le cas de la viande de brousse.
🐯 En parlant d’animaux sauvages…
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Quelles sont les espèces sauvages menacées ?
Parmi les 4 000 espèces sauvages victimes de trafic illégal, on compte en moyenne 3 250 espèces inscrites à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). La CITES veille à préserver les spécimens sauvages, en réglementant leur commerce international par un cadre juridique et en travaillant en coopération avec des organismes tels que l’ONU, par exemple.
La CITES protège environ 6 610 espèces animales et 34 310 espèces végétales, “regroupées en fonction de la gravité du risque d’extinction que leur fait courir ce commerce”. Parmi les espèces menacées par le trafic illégal, on retrouve donc les requins, les hippocampes, les pangolins, les éléphants, les rhinocéros, les perroquets, mais aussi plusieurs tubercules d’orchidées, des plantes grasses, des cactus… et la liste est encore longue. 🦈🌵
Comment protéger les espèces sauvages du trafic illégal ?
Si des poursuites sont déjà engagées contre les principaux trafiquants d’espèces sauvages, il reste encore à faire pour protéger ces êtres vivants. Après deux décennies d’action (menées tant aux niveaux national qu’international) et malgré une diminution du trafic d’espèces emblématiques telles que les éléphants (chassés pour l’ivoire de leurs défenses), ce problème mondial est encore loin d’être résolu.
Voici différents axes d’action présentés dans ce rapport de l’ONUDC :
👉 renforcer la coopération entre les diverses institutions internationales visant à lutter contre le trafic d’espèces sauvages ;
👉 lutter contre la corruption, qui nuit aux réglementations et lois en vigueur, en renforçant les réponses de la justice face à ce phénomène ;
👉 réglementer de façon plus stricte ce marché en agissant sur l’offre et la demande : réduire la demande des consommateurs et lutter contre les groupes criminels organisés ;
👉 continuer les saisies et les enquêtes ;
👉 cibler les interventions pour qu’elles soient plus stratégiques et appeler les communautés locales à s’engager pour faire appliquer les lois.
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