Nous avons tous les jours les yeux rivés sur nos écrans sans pour autant voir l’impact environnemental du secteur numérique. Pourtant, ce dernier consomme beaucoup d’énergie et est responsable de 2,5% des émissions de gaz à effet de serre (GES) françaises. En 2024, une innovation a relevé le défi de décarboner le secteur numérique avec le premier centre de données bio circulaire au monde. Bientôt, des data centers pourraient assurer la production de végétaux. Parlons Planète vous en dit davantage sur cette bonne nouvelle 🔌
Exploiter la chaleur des data centers…
Les centres de stockage de données numériques, les data centers, représentent 14% de l’empreinte carbone du secteur numérique français (selon un rapport d’information du Sénat datant de 2020, rapporté par Les Echos). Pour cause, ces centres de données consomment une très grande quantité d’électricité pour fonctionner. Cette énergie sert en majorité à alimenter les serveurs de stockages mais aussi le processus de refroidissement des disques durs.
Toute l’énergie consommée par les unités de stockage se transforme en chaleur, environnant les 30°C en moyenne, laquelle est toujours dissipée par des systèmes de refroidissement (à ventilation ou à compression). Plusieurs projets ont été initiés pour tenter de réutiliser cette chaleur “perdue”, notamment pour alimenter les réseaux de chauffage de logements. Mais l’exploitation de cette énergie est insuffisante pour alimenter un réseau entier et de nombreux paramètres doivent concorder pour que la solution soit viable.
En 2023, à l’initiative de l’Université Paris-Saclay, le concepteur français de data center Data4 a rejoint un projet innovateur permettant d’exploiter ce gisement d’énergie ! 👇
…pour faire pousser des algues
Le premier centre de données biocirculaire au monde pourrait bel et bien se trouver en France. En partenariat avec l’Université Paris-Saclay, le groupe Data4 a développé un data center capable de transformer la chaleur émise en biomasse, réutilisable à son tour pour produire de l’énergie.
Cette innovation prévoit d’utiliser la chaleur pour faire pousser des algues monocellulaires, lesquelles passeraient ensuite par un processus de méthanisation pour se transformer en biomasse, puis produire de l’électricité. Cette culture d’algues pourra aussi servir de ressource pour les industries des secteurs pharmaceutiques ou encore agroalimentaires.
Il est prévu que ce projet-pilote voit le jour d’ici deux ans en Essonne, où Data4 possède un data center. La culture et la récolte des algues sera assurée par la start-up Blue Planet Ecosystems. Voilà donc une solution pour réutiliser l’énergie perdue par les data centers, et une occasion pour les cultiveurs d’algues de profiter d’une source d’énergie gratuite pour une production en circuit court. ♻️
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Cultures d’algues au data center : mode d’emploi
Cultiver des algues avec des data centers, à quoi cela ressemble ?
👉 Dans les data centers ventilés, la chaleur aspirée sera transmise dans un serpentin contenant de l’eau. L’eau conserve la chaleur en la transportant dans un circuit fermé (pour ne pas gaspiller cette précieuse ressource).
👉 Joint à ce circuit d’eau chaude, une forêt d’algues, disposée dans d’autres tuyaux, bénéficie de la chaleur récupérée par le serpentin pour booster sa croissance.
👉 Une fois récoltées, les algues subissent un processus de méthanisation afin de se transformer en biomasse, une énergie renouvelable. Cette biomasse pourra être utilisée pour produire de l’énergie, telle que de l’électricité.
👉 De plus, le CO2 produit par la biomasse en se dégradant serait collecté, puis réemployé dans le data center pour servir à la photosynthèse des algues.
La boucle est bouclée ! Rendez-vous dans deux ans pour connaître les résultats de ce projet-pilote. 🟢