Quand on parle d'agriculture, on imagine des champs verdoyants, des tracteurs et des serres. Mais avez-vous déjà entendu parler de légumes cultivés en mer ? C'est l'idée innovante des Paysans Terre Mer, une association menée par l'ingénieur agronome François Plassard. Leur projet, la "tortue maraîchère", pourrait bien révolutionner notre façon de cultiver et de consommer des légumes. Découvrez-en plus. 🥕
De l’idée à l’action : la naissance de la tortue maraîchère
En 2017, lorsque l’idée de la tortue maraîchère a été présentée, peu y croyaient. L’objectif était de répondre à l'appel à manifestation d’intérêt pour des solutions pérennes aux changements climatiques et à la sécurité alimentaire. Qui aurait pensé qu'une structure flottante pourrait permettre de cultiver des légumes en utilisant uniquement de l'eau salée ?
Les premiers tests ont eu lieu dans les salins de La Palme, un environnement où la salinité est trois à quatre fois supérieure à celle de la mer. Pendant deux ans, cette unité de production agricole autonome a prouvé son efficacité.
Comment ça fonctionne exactement ?
Pour schématiser, la tortue maraîchère est une unité de production agricole totalement autonome. L’eau nécessaire est produite par condensation. Des pompes alimentées par l’énergie solaire assurent la circulation de cette eau. Dans des bassins, des poissons comme les truites, les black-bass ou les loups, nourris au lupin, fournissent l'engrais grâce à leurs déjections. Ce cycle intégré permet une production de légumes efficace et durable.
Les résultats sont impressionnants : la surface de production est six fois plus productive qu'un jardin classique, et l’économie en eau douce atteint 95 %. De plus, le travail est simplifié : on travaille debout sur la tortue, ce qui réduit la pénibilité.
Une solution aux multiples avantages
La tortue maraîchère ne se contente pas de produire des légumes. Elle offre aussi des perspectives économiques et sociales intéressantes. Selon Christine Dauzats, trésorière de l’association, cette structure peut servir de vitrine de développement durable pour les collectivités. Elle peut également devenir un lieu de formation et un espace de travaux pratiques pour les jeunes qui souhaitent apprendre comment cultiver autrement.
Et ce n’est pas tout. La tortue maraîchère peut aussi générer de nouveaux revenus pour les filières agricoles en difficulté, et servir de modèle pour l’aquaponie, une méthode de culture de poissons et de plantes dans le même système.
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Aujourd’hui, la tortue “cherche adoptants, sur terre ou sur l’eau”
Aujourd’hui, après des années d’expérimentation, François Plassard et son équipe sont convaincus de la viabilité de leur modèle. La tortue maraîchère pourrait devenir un exemple à suivre pour les collectivités et les agriculteurs, surtout face aux enjeux climatiques actuels.
Cependant, la période d’autorisation d’occupation du domaine public étant arrivée à terme, la tortue doit trouver un nouveau foyer. François Plassard et Christine Dauzats, secrétaire de l’association, restent optimistes. Ils cherchent des adoptants, sur terre ou sur l’eau, pour continuer cette aventure.
D’autres projets à venir ?
L’association ne compte pas s’arrêter là. D’autres projets, comme celui de la "fleur à sept pétales de tortues maraîchères", sont déjà en préparation. Ces projets visent à étendre le concept de la tortue maraîchère à plus grande échelle.
L'idée est de créer plusieurs tortues maraîchères interconnectées, formant une "fleur" flottante. Chaque pétale serait une unité autonome, capable de produire des légumes en mer. Un beau projet qui pourrait bien révolutionner l’agriculture côtière et offrir des solutions durables aux défis alimentaires mondiaux.