Ah, le fameux changement d'heure, ce rituel biannuel qui nous fait gagner ou perdre précieusement 60 minutes de sommeil ! Cette tradition, instaurée en 1975, visait à économiser l'énergie après le choc pétrolier de 1973-1974. Il aura lieu du samedi 30 au dimanche 31 mars 2024. Cependant, malgré son intention louable, l'impact réel sur les économies d'énergie diminue d'année en année. Voyons cela ensemble. ⏰
Avant tout, quel était l’objectif derrière le cette initiative de changement d’heure ?
Initialement, le changement d'heure avait pour objectif de réduire la consommation d'énergie, principalement liée à l'éclairage artificiel en soirée. Cette mesure a été étendue à l'ensemble des pays de l'Union européenne, dans l'espoir d'harmoniser les rythmes de vie avec la variation naturelle de la lumière tout au long de l'année.
Pourtant, les économies d'énergie réalisées restent modestes. En 1996, le changement d'heure avait permis d'économiser environ 1 200 GWh en éclairage. En 2009, cette économie s'était réduite à 440 GWh, équivalent à la consommation d'éclairage de 800 000 foyers. L'Agence de la transition écologique (Ademe) estime cependant que ces économies ont évité l'émission de 44 000 tonnes de CO2.
Les économies diminuent de plus en plus
Il existe bien une augmentation d'économie d'énergie, mais selon les données du ministère de l'Industrie, d'EDF et de l'Ademe, les chiffres sont en baisse au fil des ans :
- En 1996, l'économie d'électricité due au changement d'heure était estimée à 1200 Gwh par an.
- En 2009, cette économie d'énergie est descendue à 441 Gwh par an.
- En 2016, elle est tombée à 351 Gwh par an.
Aujourd'hui, la réduction de notre consommation d'énergie due au changement d'heure est faiblement impactante, puisqu’elle représente seulement 0,07% de la consommation totale d'électricité en France ces dernières années.
Pourquoi ne réalise-t-on pas vraiment d'économies d'énergie avec l'heure d'été ?
L’explication est simple : il est vrai que des économies d'énergie sont possibles le soir grâce à une période d'ensoleillement prolongée, ce qui réduit le besoin d'éclairage artificiel. Cependant, le matin, le lever du soleil étant également retardé, cela peut conduire à l'utilisation précoce de l'éclairage, et la température étant plus basse, la consommation de chauffage peut aussi augmenter, par exemple lors de la prise d'une douche.
Bien sûr, les économies d'énergie varient en fonction de nombreux facteurs, ce qui explique les chiffres fluctuants.
Quel avenir pour le changement d’heure ?
Dans une étude de 2017, le Parlement européen qualifie l'effet du changement d'heure d'"effet marginal" en matière d'économie d'énergie, représentant seulement 0,34% de la consommation totale d'énergie et variant entre 0,5% et 2,5% selon les pays de l'UE.
Face à ces faibles économies d'énergie, la question de la suppression du changement d'heure a été soulevée. Selon un sondage en ligne de la Commission des affaires européennes de l’Assemblée nationale en février 2019, 84% des Français sont en faveur de la suppression du changement d'heure. Et la plupart préféreraient rester à l'heure d'été (59% des personnes interrogées).
À la suite de cette enquête, le Parlement européen avait voté en faveur de son abandon en 2021, mais la crise du Covid a repoussé cette décision à l'arrière-plan.
Aujourd'hui, la suppression du changement n'est plus d'actualité ! Et vous, vous penchez plutôt du côté de l'heure d'été ou de l'heure d'hiver ? 🌞❄️