Véritable fléau environnemental, la déforestation est un phénomène de masse. Rien que sur la période 2015-2020, 10 millions d'hectares de forêts étaient éliminés chaque année selon la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture). Face à l’ampleur des dégâts, l'Union européenne a franchi une étape majeure en introduisant une loi stricte interdisant l'importation et la vente de produits issus de la déforestation. Cette mesure vise à freiner la perte alarmante de forêts, notamment de l’Amazonie, poumon de la Terre. Parlons Planète vous en dit plus.
Interdire les produits issues de la déforestation : une loi stricte de l’UE
Chaque année des hectares de forêts amazoniennes sont détruits pour créer des meubles, du papier ou encore des champs qui accueillent des cultures de cacao, café ou soja. Et pourtant peu d’entre nous mesurent les conséquences de notre consommation sur les écosystèmes forestiers.
Une déforestation silencieuse qui pourtant à des conséquences dramatiques. En effet, la photosynthèse des arbres permet de stocker le CO2 et d’éviter son rejet dans l’atmosphère. En cela, les forêts sont essentielles pour jouer un rôle contre le réchauffement climatique.
Pour empêcher cette « déforestation importée » l’Union européenne a voté une loi pour interdire l'importation et la vente de produits issus du déboisement. « On va garantir à tous les Européens qui le matin, prennent une tasse de café, une tasse de chocolat, le fait qu'ils ne contribueront plus, même sans le savoir, à la déforestation de l’Amazonie », explique Pascal Canfin, président de la commission environnement du parlement.
Mettre en place des mécanismes de traçabilité
Avec cette nouvelle loi, l'UE espère influencer les chaînes d'approvisionnement mondiales et encourager les producteurs à adopter des pratiques durables. Ce texte impose aux entreprises de prouver que les produits commercialisés au sein de l’Union européenne n’ont pas participé à des opérations de déforestation après le 31 décembre 2020.
Pour cela, elles devront être plus transparentes sur leur supply chain et pouvoir remonter jusqu’aux parcelles d’origine à l’aide de photos satellitaires et d’outils de géolocalisation.
Les sanctions seront élevées. Selon le communiqué de presse du Parlement Européen « L’amende maximale doit représenter au moins 4% du chiffre d’affaires annuel total dans l'UE du fournisseur ou de l’opérateur défaillant ».
Une loi incomplète mais qui va dans le bon sens
Si les ONG environnementales reconnaissent que le texte va dans le bon sens, elles font tout de même savoir qu’il reste très incomplet. Notamment, sa définition des forêts reste très restreinte. Par exemple, selon l’association Canopée, spécialisée dans la défense des forêts, ce texte n’englobe pas les « savanes arborées » où poussent la majorité des cultures de soja, responsable à lui seul de 60% de la déforestation.
Ainsi des zones comme le Cerrado, du Brésil, sont menacées. Toujours d’après Canopée, dans cette zone boisée « 140 000 hectares disparaissent chaque année, c’est dix fois Paris ».
Reste à savoir si le texte fera l’objet d’une révision pour y inclure plus de zones forestières. L’avenir nous le dira !