Du 16 au 20 janvier, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) s'est réuni à Istanbul pour définir son prochain cycle de travail, qui s'étendra jusqu'en 2029. Penchons-nous sur les principales décisions prises et les futurs rapports qui façonneront notre compréhension du climat mondial.
Avant tout, qu’est-ce que le GIEC ?
Le GIEC, ou Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, est une organisation mondiale – créé en 1988 avec 195 pays membres et mandaté par l'ONU, qui rassemble des scientifiques et des représentants de gouvernements. Leur but principal est d'étudier les changements climatiques à l'échelle mondiale.
Comment ça fonctionne exactement ?
À travers des réunions régulières, le GIEC rédige des rapports – basés sur des preuves scientifiques existantes, sur les impacts du changement climatique et les moyens de les atténuer. Il soumet par la suite ces rapports à la validation des gouvernements avant de les publier. En utilisant les connaissances scientifiques disponibles, le GIEC évalue les risques associés au changement climatique et propose des solutions pour atténuer ses effets.
En clair, le GIEC est là pour nous aider à comprendre le changement climatique et à prendre des décisions éclairées pour protéger notre planète. 🌎
👉 Pour rappel, selon les directives du GIEC et conformément aux objectifs de l'accord de Paris, les émissions mondiales de gaz à effet de serre doivent diminuer de 43 % entre 2019 et 2030 pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C depuis l'ère pré-industrielle.
Que s’est-il passé lors de la dernière réunion du GIEC ?
Après quatre jours de débats et une nuit supplémentaire de négociations, « plus de 300 délégués de 120 gouvernements » ont approuvé le 20 janvier à Istanbul un nouveau programme de travail pour les prochaines années. Ce programme va influencer une grande partie de la recherche scientifique mondiale.
Concrètement, les travaux du prochain cycle seront divisés en trois groupes d'études. Ces trois groupes d'études du Giec produiront chacun un rapport séparé :
- l'un sur la quantification du réchauffement climatique,
- un autre sur ses conséquences et les vulnérabilités de nos sociétés,
- et enfin un sur les moyens de limiter le réchauffement climatique.
Les conclusions de ces rapports seront ensuite synthétisées dans un document global prévu pour 2029. Cette approche vise à informer les États en amont de l'évaluation mondiale des émissions de gaz à effet de serre prévue pour 2028.
Un rapport spécial sur les villes
Une décision importante prise lors de cette réunion concerne la rédaction d'un rapport spécial sur le réchauffement climatique dans les villes. Pourquoi cet accent sur les villes ? Avec l'urbanisation croissante, les effets de l'îlot de chaleur urbain deviennent de plus en plus importants. Ce rapport, prévu pour 2027, mettra en lumière les défis spécifiques que les zones urbaines doivent relever face au changement climatique.
Des critiques sévères à l'égard de l'organisation de ce programme
Comme évoqué précédemment, la diffusion de ces rapports ne se fera qu’en 2029. Cela est bien trop tardif, selon les scientifiques et les écologistes, qui demandent des rapports plus rapides, afin d’être en phase avec l’urgence de la réduction des émissions de gaz à effet de serre et d’alimenter les négociations climatiques annuelles cruciales.