Le réchauffement climatique impacte de nombreux aspects de notre vie quotidienne, et les voyages en avion n'échappent pas à cette règle. Les turbulences, ces secousses soudaines et parfois impressionnantes que ressentent les passagers, pourraient devenir plus fréquentes et plus intenses dans les années à venir. Cette augmentation serait une conséquence directe du changement climatique. Parlons planète vous explique pourquoi. ✈️
Que sont les turbulences ?
Les turbulences en avion sont des mouvements d'air irréguliers qui secouent l'appareil. Elles peuvent être causées par divers phénomènes atmosphériques comme les orages, les courants-jets, ou encore des différences de pression et de température.
Les turbulences en avion sont classées en trois catégories distinctes :
- Turbulences légères : L'avion subit de petits mouvements, souvent imprévisibles, qui n'affectent pas significativement la stabilité des passagers.
- Turbulences modérées : Les mouvements de l'avion sont plus perceptibles et peuvent rendre difficile de rester debout sans perdre l'équilibre.
- Turbulences sévères : Ce sont les plus intenses. Les passagers peuvent se sentir collés à leur siège ou, au contraire, se soulever de leur siège en raison des secousses violentes.
Parmi ces turbulences, les plus redoutées sont celles dites "en ciel clair". Elles surviennent sans signe avant-coureur, ce qui les rend particulièrement difficiles à anticiper.
Le réchauffement climatique en cause
Selon une étude menée par des scientifiques britanniques de l'Université de Reading,
le réchauffement climatique pourrait augmenter la fréquence et l'intensité des turbulences en avion. Le professeur Paul Williams, spécialiste des sciences atmosphériques, travaille depuis une dizaine d'années sur ce sujet. Ses recherches montrent que les turbulences pourraient doubler, voire tripler dans les prochaines décennies.
Mais alors pourquoi ? Cette augmentation s'explique par le fait que le réchauffement climatique modifie les courants atmosphériques. Les contrastes de température deviennent plus marqués, les conditions sont donc plus propices aux turbulences.
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Des chiffres alarmants
Les chiffres sont déjà inquiétants. Entre 1979 et 2020, la durée annuelle des turbulences a augmenté de 17 %. Les turbulences sévères, bien que plus rares, ont déjà augmenté de plus de 50 %. Ces chiffres sont préoccupants car ils suggèrent une tendance qui pourrait s'accentuer. En outre, les simulations informatiques prévoient que les vols transatlantiques, par exemple, pourraient connaître des turbulences allant de 20 à 30 minutes au lieu des 10 minutes actuelles.
Les conséquences pour les passagers et les équipages
Pour les passagers, plus de turbulences signifie plus de moments inconfortables et potentiellement effrayants. Mais au-delà de l'inconfort, il y a aussi un risque accru de blessures.
Selon la Federal Aviation Administration, les turbulences sont la principale cause de blessures chez les passagers et le personnel navigant. Lors des turbulences, ceux qui ne sont pas attachés peuvent être violemment projetés à l'intérieur de la cabine, comme ce fut malheureusement le cas lors du vol dramatique de Singapore Airlines le 21 mai 2024.
L’impact économique des turbulences
Les turbulences ont également un coût économique. Les retards, les dommages matériels et les soins médicaux liés aux blessures représentent des dépenses considérables pour les compagnies aériennes. Aux États-Unis, ces coûts sont estimés à environ 500 millions de dollars par an. Avec l'augmentation prévue des turbulences, ces coûts pourraient encore grimper.
Mais alors, quelles sont les solutions ?
Pour faire face à cette nouvelle réalité, des mesures doivent être prises. Les compagnies aériennes devront peut-être revoir leurs routes pour éviter les zones de turbulences les plus fréquentes, ce qui pourrait augmenter la consommation de carburant.
Il est également suggéré d'augmenter le nombre de pilotes sur les vols long-courriers pour garantir plus de temps de repos et plus de vigilance. De plus, des innovations technologiques dans la détection des turbulences pourraient aider à mieux anticiper et gérer ces phénomènes.
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