Le monde file tout droit vers un réchauffement de +3,1°C d’ici 2100. C’est ce que révèle le dernier rapport du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE). Alors que les objectifs climatiques sont loin d’être atteints, cette trajectoire nous éloigne dangereusement du seuil des +1,5°C fixé par l’Accord de Paris. Mais qu’est-ce qu’un monde à +3,1°C signifie concrètement ? Et surtout, que peut-on faire pour inverser la tendance ? Parlons Planète vous explique.
Qu’est-ce qu’un monde à +3,1°C ?
Selon le dernier “Emissions Gap Report” du PNUE, les engagements climatiques actuels des pays du globe ne suffisent pas. Le réchauffement prévu de +3.1°C dépasse largement l’objectif initial de l’Accord de Paris, fixé entre +1.5°C et +2°C.
Un monde à +3.1°C, c’est bien plus qu’une statistique. C’est un bouleversement global. Et les conséquences seront multiples :
- 🥵Chaleurs extrêmes : Certaines régions deviendront invivables, avec des températures étouffantes qui mettront des millions de vies en danger.
- 🌊Montée des eaux : La montée des eaux accélérera l'érosion des côtes et les inondations marines deviendront plus fréquentes, mettant en danger les habitations et les infrastructures côtières.
- 🔥Catastrophes naturelles amplifiées : Cyclones, incendies, sécheresses et inondations seront plus fréquents et plus violents.
- 🚰 Stress hydrique : des régions entières pourraient manquer d’eau potable.
- 🌱 Perte de biodiversité : de nombreux habitats ne pourront pas s’adapter.
Chaque fraction de degré supplémentaire aggrave ces impacts. Les populations les plus vulnérables, souvent situées dans les pays en développement, paieront le prix fort de ces bouleversements. À titre d’exemple, si le monde se réchauffe de +3°C, la France pourrait connaître une hausse de plus de 4°C. Un tel réchauffement est difficilement supportable.
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Pourquoi en sommes-nous là ?
L'augmentation continue des émissions de gaz à effet de serre (GES) est au cœur du problème. En 2023, les émissions mondiales ont atteint un niveau record de 57,1 gigatonnes de CO2eq, une hausse de 1,3 % par rapport à 2022. Cette augmentation est alimentée par :
- La reprise du secteur aérien post-COVID, dont les émissions ont bondi de 19,5 % en un an.
- Une dépendance toujours importante aux énergies fossiles comme le charbon, le gaz et le pétrole.
- L'absence de mesures significatives dans des secteurs clés comme l’industrie et l’agriculture.
Alors que les scientifiques du monde entier tirent la sonnette d’alarme, les actions des États ne suivent pas. Certes, des engagements existent, mais ils restent insuffisants.
L’objectif des +1,5°C est-il mort ?
Le rapport est clair : l’objectif de limiter le réchauffement à +1,5°C est quasiment hors de portée. Pour y parvenir, les émissions devraient être réduites de 42 % d’ici 2030 par rapport à 2019. Or, les engagements actuels ne mènent qu’à une baisse dérisoire de 2,6 %.
Cela ne signifie pas que tout est perdu. Comme le rappelle Inger Andersen, directrice du PNUE, chaque fraction de degré évitée compte. Agir pour limiter le réchauffement à +2°C ou même à +2,5°C permettrait déjà de réduire significativement les impacts sur les populations et les écosystèmes.
Des solutions existent, mais le temps presse
La bonne nouvelle, c’est que les solutions techniques pour réduire nos émissions existent déjà. Les énergies renouvelables comme le solaire et l’énergie éolienne offrent un potentiel immense. Une transition rapide vers ces sources d’énergie verte pourrait éviter 15 gigatonnes de CO2 par an d’ici 2035.
L’agriculture et la sylviculture jouent également un rôle clé. Restaurer les forêts et adopter des pratiques agricoles durables pourraient capter davantage de carbone. Cependant, ces actions nécessitent des investissements massifs et une volonté politique ferme.
Que pouvons-nous faire à notre échelle ?
Si les gouvernements et les grandes entreprises portent une responsabilité majeure, les citoyens peuvent aussi agir :
- Réduire sa consommation d’énergie : privilégier les transports en commun, isoler son logement, et réduire sa consommation d’électricité.
- Consommer responsable : acheter local, réduire le gaspillage alimentaire, et limiter les produits d’origine animale.
- S’engager dans des actions collectives : soutenir des associations, s'inscrire dans une association pour la Mutualisation d’une Énergie de Proximité (AMEP).
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