C’est l’une des plus grandes catastrophes écologiques du siècle dernier : la mer d’Aral s’est asséchée. Située en Asie centrale, cette mer est en réalité un grand lac. Dans les années 1960, ce lac était encore le quatrième plus grand lac de la planète. Aujourd’hui il n'y a presque plus d’eau. Quelles sont les causes et les conséquences de cet assèchement ? La mer d’Aral est-elle aujourd’hui protégée ? Parlons Planète revient avec vous sur ce désastre écologique. 🌊
Où se trouve la mer d’Aral ?
À la frontière entre le Kazakhstan et l’Ouzbékistan, la mer d’Aral est en réalité un lac dont la surface s’étendait sur environ 68 000 km2, en 1960. Ce lac, alimenté par les deux fleuves Syr-Daria et Amou-Daria, était au cœur des activités humaines des populations alentour, notamment la pêche. Cependant, sa surface s’est considérablement réduite au cours des dernières décennies, ne laissant qu’un paysage désert et un lac asséché. Alors, quelles sont les causes de cette catastrophe ?
Pourquoi la mer d’Aral s’est asséchée ?
Importante source d’eau pour les populations d’Asie centrale, la mer d’Aral a été rapidement assechée à partir de la moitié du XXème siècle. En effet, les Soviétiques au pouvoir dans les années 1960 ont décidé d’intensifier les cultures de coton et de riz menées dans les vastes steppes des pays de l’Est. Afin de transformer ces déserts en champs de production agricole, ils ont alors détourné les fleuves qui alimentaient le lac pour irriguer environ 8 millions d’hectares de cultures. La mer d’Aral s’est très vite retrouvée assechée, ce qui a engendré de lourdes conséquences sur l’environnement et les populations humaines.
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Quelles sont les conséquences de ce désastre écologique ?
L’assèchement de la mer d’Aral a eu plusieurs conséquences de taille. Tout d’abord, cela a causé une désertification des sols et une augmentation du taux de salinité, qui a entraîné la disparition de plusieurs espèces du lac. Ce phénomène a également affecté les populations d’un point de vue socio-économique (baisse importante des activités de pêche) mais aussi sanitaire. En effet, les terres asséchées de l’ancien bassin se retrouvent désormais contaminées par des pesticides (utilisés en quantité lors de la production de coton), emportés dans les régions alentour par de violentes tempêtes de sable. Les habitants souffrent de cancers et d’anémies et beaucoup d’entre eux ont été forcés à l’exil.
En 2024, qu’en est-il de la mer d’Aral ?
À partir de la fin de l’Union Soviétique en 1991, le sort de la mer d’Aral est passé entre les mains des gouvernements qui l’entourent, lesquels ont adopté des politiques de réparation face à ce désastre écologique. Plusieurs structures internationales soutiennent des projets “d’innovation écologique” pour tenter de restaurer les écosystèmes de cette zone. Parmi les différents projets de restauration, la Banque Mondiale a financé la construction du Barrage Kokaral, qui permet de conserver la partie nord de ce qu’il reste de la mer d’Aral. En revanche, la zone sud proche de l’Ouzbékistan a presque complètement disparu.
D’autres projets locaux ont vu le jour afin de planter de nombreux arbustes dans le dénommé Désert d’Aralkum (la zone asséchée du lac) avec l’objectif d’absorber les polluants transportés par le vent. Aujourd’hui, les populations réhabilitent peu à peu la zone en reprenant leurs activités de pêche. En 2024, le Kazakhstan présidera le Fonds International pour la sauvegarde de la Mer d’Aral (IFAS), créé en 1993 pour agir face à la catastrophe environnementale.
Ce désastre écologique est un exemple de la capacité de l’Humain à détruire son propre environnement, mais également un exemple de résilience et d’adaptation face aux changements climatiques.
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