En mai 2025, quatre régions de France, parmi les plus engagées dans le tri et le recyclage, deviendront les pionnières d’un projet de réemploi des emballages à grande échelle. Grâce à l’éco-organisme Citeo, des millions de consommateurs pourront acheter leurs produits dans des emballages consignés et réutilisables. Mais comment fonctionne ce dispositif, et quels seront ses bénéfices pour les consommateurs ? Parlons Planète vous dit tout.
Une réponse aux enjeux environnementaux
L’état des lieux est sans appel : les emballages à usage unique représentent une part importante des déchets produits en France. Face à ce constat, le gouvernement a fixé un objectif clair : atteindre 10 % d’emballages réemployés ou réutilisés d’ici 2027.
Pour y parvenir, Citeo, éco-organisme spécialisé dans la gestion des déchets, a lancé le programme ReUse. Cette initiative fédère plus d’une centaine d’acteurs, parmi lesquels des grandes marques, des distributeurs, des verriers, et des associations. Ensemble, ils s’engagent à mettre en place un système national de réemploi des emballages alimentaires.
Des emballages réemployables accessibles à tous
Le projet ReUse repose sur des emballages standards appelés « R-Cœur ». En 2025, six modèles d’emballages en verre seront disponibles :
- Une bouteille d’un litre en verre blanc pour les jus de fruit ;
- Une bouteille de 0,75 litre en verre ambré, idéale pour la bière ;
- Deux bocaux en verre blanc de 450 ml et 720 ml ;
- Une bouteille d’un litre en verre clair pour les jus de pomme ;
- Une petite bouteille de 0,33 litre en verre ambré.
Ces modèles standardisés permettent une mutualisation efficace entre les différents acteurs du projet. Ainsi, les emballages peuvent être utilisés par plusieurs marques et collectés dans divers points de vente.
source image : CITEO
Comment ça marche ?
Dès mai 2025, les consommateurs des régions Pays de la Loire, Bretagne, Normandie et Hauts-de-France pourront acheter des produits de grande consommation dans ces emballages réemployables dans plus de 1 100 magasins, dont 250 seront équipés d’automates pour faciliter leur retour. Le principe est simple :
- L’acheteur paye une consigne en plus du prix du produit ;
- Une fois l’emballage vide, il le rapporte en magasin ;
- L’emballage est collecté, lavé, et remis dans le circuit.
Ce système, bien connu dans le domaine des bouteilles en verre consignées, s’étend donc à de nouvelles catégories de produits.
Pourquoi ces quatre régions ?
Les Pays de la Loire, la Bretagne, la Normandie et les Hauts-de-France ne sont pas choisies au hasard. Ces territoires se distinguent par leur dynamisme en matière de tri et de recyclage. Les habitants de ces régions ont déjà intégré de nombreux éco-gestes dans leur quotidien. L’expérimentation y a donc toutes les chances de rencontrer un accueil favorable. De plus, la proximité géographique des régions facilite la logistique liée au transport et au lavage des emballages.
Des bénéfices pour tous
Cette initiative vise à offrir de nombreux avantages, tant pour les entreprises que pour les consommateurs. Voici les principaux bénéfices :
Un geste pour la planète
Avec 30 millions d’emballages réemployables prévus pour cette première phase, le projet pourrait éviter la production de milliers de tonnes de déchets. Chaque emballage réemployé représente une économie de ressources naturelles et une réduction des émissions de CO2 liées à la fabrication d’emballages neufs.
Des économies à la clé
Pour les consommateurs, le système de consigne permet de récupérer une partie du coût initial. À terme, une massification du réemploi pourrait même réduire les coûts de production pour les industriels, ce qui pourrait se traduire par des prix plus attractifs.
Un nouveau modèle économique
Pour les entreprises, ce projet offre une opportunité de s’inscrire dans une économie circulaire. Cela peut renforcer leur image de marque tout en répondant aux attentes des consommateurs, de plus en plus soucieux de leur impact écologique.
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