Publié le 26 mars 2024 par Elodie Santos
Le loup gris, un super animal pour le climat

Face à la crise climatique, de nombreuses pistes sont explorées pour limiter les émissions de CO2 et atténuer les effets néfastes sur notre planète. Une étude récente publiée dans la revue scientifique Nature Climate Change suggère une approche plutôt étonnante : mobiliser et protéger certains groupes d'animaux sauvages pour aider à absorber le CO2 de l'atmosphère. Mais quels sont ces fameux animaux et comment pourraient-ils nous aider dans cette lutte contre le réchauffement climatique ? Parlons Planète vous dit tout ! 

Quels sont les 9 animaux au secours de la planète ?

Les écosystèmes naturels, tels que les océans et les forêts, absorbent jusqu’à la moitié du dioxyde de carbone émis par les activités humaines. Concrètement, les plantes, les algues et les animaux en stockant le dioxyde de carbone, régulent le climat de la planète. Cependant, pour que ce processus fonctionne efficacement, il est essentiel de protéger ces écosystèmes ainsi que les espèces qui les peuplent.

De ce fait, l’étude publiée en mars 2023 dans la revue Nature Climate Change, propose de concentrer les efforts de protection sur neuf groupes d'animaux (espèces ou groupes d'espèces animales), qui auraient un "effet multiplicateur" dans l'absorption du CO2 de l'atmosphère et le stockage du carbone au sein des écosystèmes naturels.

Parmi ces animaux, nous retrouvons des espèces variées comme :

  • Les requins de récif,
  • Le loup gris,
  • Le gnou bleu,
  • La loutre de mer,
  • Le bœuf musqué,
  • Les poissons marins,
  • L'éléphant de forêt d'Afrique,
  • Le bison d'Amérique,
  • Les baleines à fanons (mysticètes ou "vraies baleines") de l'océan Austral.

Comment agissent-ils exactement ?

Selon les chercheurs, ces groupes d'animaux se distinguent par leur capacité à absorber le CO2 de l'atmosphère et à stocker le carbone dans les écosystèmes naturels. D’après les données, ces groupes d’espèces animales peuvent capturer jusqu'à 6,41 gigatonnes de CO2 chaque année.


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Leur impact positif sur l'environnement découle également de diverses actions. Par exemple, les requins de récif, en tant que prédateurs, régulent les populations de poissons, ce qui maintient l'équilibre des écosystèmes marins. De même, les loups gris, en contrôlant les populations de cerfs et d'autres herbivores, aident à prévenir la surpopulation qui pourrait conduire à la dégradation des habitats forestiers et des écosystèmes.

Quel est cet effet “multiplicateur” ?

Ce qui rend ces animaux particulièrement intéressants, c'est ce que les chercheurs appellent “l’effet multiplicateur”. En clair, leurs actions ont un impact en cascade sur l'environnement.

Par exemple, la frugivorie (lorsqu’un animal mange des fruits) favorise la dispersion des graines sur le sol, ce qui contribue à la régénération des forêts. En outre, leur action de piétinement ou de creusement des sols aère et fertilise la terre, ce qui favorise la croissance des plantes et donc, l’absorption du carbone.

Mais des données encore trop fragiles

Cependant, les quantités de CO2 estimées par les auteurs de l'étude sont encore incertaines. Selon Yadvinder Malhi de l'université d'Oxford, la base scientifique n'est pas assez solide et les délais sont trop longs pour répondre à l'urgence climatique. Il met en garde contre le fait que l'intégration de ces mesures dans les accords climatiques internationaux pourrait détourner l'attention du véritable moyen de lutter contre le réchauffement planétaire : la réduction de l'utilisation des énergies fossiles.