Publié le 12 septembre 2024 par Claire Garcés
une personne en bord de mer regardant l'horizon

Sur Terre, 97% de l’eau est salée et les ⅔ de l’eau douce se trouvent sous forme de glace. Cela ne laisse donc qu’1% d’eau douce disponible pour le Vivant sur notre planète. L’eau douce est une ressource précieuse, parfois difficile à obtenir. De nombreuses régions du monde sont contraintes de dessaler l’eau de mer pour boire. C’est le cas sur une petite île de Bretagne, en France. Mais le dessalement de l’eau de mer est-il une solution potable ? Explications avec Parlons Planète. 💧

Tout d’abord, pourquoi dessaler l’eau de mer ?

Les ressources disponibles en eau potable étant limitées sur Terre, il est tentant d’augmenter leur quantité en dessalant de l’eau de mer. Dans certains cas, dans les régions où l’utilisation des eaux douces souterraines ou de surface est impossible, le dessalement est la seule alternative pour obtenir de l’eau potable.

En effet, certaines populations n’ont pas accès à l’eau potable facilement. C’est le cas, par exemple, des habitants de l’Île de Sein, une île de moins d’un kilomètre carré au large de la Bretagne. Ce lieu unique isolé du continent procède au dessalement de l’eau de mer depuis une cinquantaine d'années. Cela permet aux habitants d’être alimentés en eau potable au quotidien.

👉 Savez-vous pour quels usages utilise-t-on l’eau en France ? Seulement 1% de l’eau potable est destinée à boire !

Comment procède-t-on au dessalement de l’eau de mer ?

Aujourd’hui, il est possible de séparer les molécules d’eau du sel de l’eau de mer pour obtenir de l’eau douce. Il faut savoir qu’un litre d’eau de mer contient environ 35 grammes de sels, ainsi que des microorganismes, des algues, etc. Quant à l’eau saumâtre, soit une eau souterraine proche d’une côte et influencée par l’eau de mer, elle contient en moyenne entre 1 et 10 grammes de sels par litre d’eau.

2 techniques principales pour dessaler l’eau

Le dessalement de l’eau de mer se réalise en majeure partie par l’une de ces deux techniques :

  • la distillation : on change l’eau à l’état de vapeur en la chauffant, puis on la condense sur des parois froides pour récupérer une eau désalinisée ;
  • l’osmose inverse : on sépare l’eau des sels en la pressurisant à forte pression (entre 50 et 70 bars), puis l’eau traverse des membranes qui retiennent les sels.

Le procédé naturel de l’osmose inverse est le plus répandu aujourd’hui, et pour cause. Alors que le procédé thermique de la distillation requiert environ 15 kWh d’énergie par m3 d’eau, l’osmose inverse n’utilise qu’entre 2,5 et 3 kWh d’électricité par m3 d’eau.

Par ailleurs, quel que soit le processus utilisé, il est nécessaire de procéder à une étape de reminéralisation en fin de dessalement. On ajoute à l’eau les minéraux qu’elle a perdu (calcium, magnésium, bicarbonate de sodium, etc.) avant de la rendre propre à la consommation.

Le dessalement sur l’Île de Sein en Bretagne

Les habitants de l’île de Sein, en Bretagne, ont choisi de dessaler leur eau saumâtre à l’aide du système de l’osmose inverse. L’eau douce produite, contenue dans des citernes de 1800 m3, permet à l’île de s’approvisionner en eau potable. Tandis qu’il y a une cinquantaine d'années, la consommation en eau potable de ces français dépendait entièrement du continent, qui envoyait des bateaux-citernes sur l’île.


👀 Le saviez-vous ?

Aujourd’hui, la plus grande usine de dessalement d’eau de mer en Europe se trouve en Espagne, près de Barcelone, une région qui fait face à une sécheresse inédite depuis plusieurs années.


Dessalement de l’eau de mer : est-ce une solution potable ?

Avec le changement climatique et la montée du niveau des océans, l’eau salée va de plus en plus s’introduire dans nos fleuves et rivières, par exemple. Dans plusieurs endroits du globe, le dessalement de l’eau se présente comme unique alternative pour obtenir de l’eau potable. Néanmoins, l’usage de cette pratique à échelle mondiale peut interroger.

Dessaler l’eau de mer permet certes d’obtenir de l’eau potable, mais s’agit-il d’une solution durable pour la planète ? La question se pose. En effet, les enjeux autour du dessalement de l’eau de mer sont multiples.

D’une part, les usines de dessalement déversent dans l’océan une forte quantité de saumure. Il s’agit d’une eau dont la concentration en sels est très élevée, supérieure à celle de la mer. De plus, cette eau peut parfois contenir des produits chimiques (tels que de l’antichlore, par exemple). Cela représente un risque important pour la biodiversité de nos océans.

D’autre part, l’énergie nécessaire au fonctionnement des usines de dessalement a un fort impact environnemental. Si la petite île bretonne (Île de Sein) fait fonctionner son osmoseur avec une production électrique issue de panneaux photovoltaïques, ce n’est pas le cas de tous les centres de dessalement. En effet, la plupart des pays qui dessalent l’eau de mer utilisent des énergies fossiles, qui contribuent aux émissions de gaz à effet de serre (GES).

👉 En tous cas, les habitants de l’Île de Sein, en Bretagne, nous rappellent à quel point l’eau est une ressource précieuse qu’il faut absolument préserver