Alors que les derniers flocons de neige jonchent les sols de nos montagnes en ce début d’année 2024, la saison du ski touche bientôt à sa fin. Mais face aux changements climatiques qui impactent le territoire, nous pouvons nous demander si nous serons bientôt contraints d’arrêter les sports en montagne ? Ce qui est sûr, c’est que nous devons changer d’habitudes pour limiter l’impact de nos activités. Alors, comment s’engager pour la protection de la biodiversité en montagne ? On fait le point. 🏔️
La biodiversité des montagnes, en danger face aux changements climatiques
En France, les montagnes représentent 23 % du territoire : c’est l’un des écosystèmes où le dérèglement climatique se fait le plus ressentir. Ces dernières décennies, le manteau neigeux de nos massifs a fortement diminué. Comme le prévoit l’un des derniers rapports du WWF, à l’avenir, il faut se préparer à la disparition d’un mois d’enneigement pour chaque degré de réchauffement.
Aujourd’hui, l’économie de montagne est impactée par les changements climatiques. Cependant, bien qu’elle n’en soit pas la première contributrice, elle accentue aussi les effets de ce dérèglement. Les activités humaines et touristiques ont un fort impact écologique. D’après l’Ademe, l’empreinte carbone d’une journée de ski dans les Alpes est d’en moyenne 48,9 kg CO2e (dont plus de la moitié des émissions dûes aux transports).
Afin de préserver la biodiversité des montagnes, et par ailleurs de maintenir le tourisme d’hiver, il est temps d’adapter nos habitudes et de nous engager dans des pratiques plus respectueuses de la planète.
La Compagnie des Alpes s’engage à faire évoluer les stations de ski
L’historique Compagnie des Alpes (CDA), qui gère de nombreuses stations d’hiver en France, a décidé de prendre des engagements notables pour le climat, à travers 10 mesures et 5 renoncements. Dans le souci d’adapter le tourisme de montagne aux enjeux de la transition écologique, la CDA a pris des décisions impactantes, notamment :
L’abandon des énergies fossiles
La Compagnie des Alpes s’engage à ne plus recourir aux énergies fossiles, dans la mesure où l’approvisionnement en énergies vertes est possible, jusqu’à présent utilisées pour les engins de damage des pistes, les bus et le chauffage des bâtiments.
Lors de la saison d’hiver 2022-2023, la CDA a d’ailleurs été la première en France à abandonner les énergies fossiles pour le carburant des dameuses, réduisant ainsi de 90 % les émissions de gaz à effet de serre liées à cette activité.
Le respect de l’évolution climatique
Dans l’optique de s’adapter aux changements climatiques, la CDA a annoncé ne plus s’obstiner à exploiter des Domaines non skiables, notamment les glaciers ou les zones de basse altitude. La compagnie se refuse à développer un réseau de neige de culture sur les zones qui ne bénéficient pas d’un enneigement naturel suffisant.
Par ailleurs, la CDA confirme qu’elle “n’a jamais eu recours et n’aura jamais recours aux dispositifs de fabrication de neige à température positive”. Cette technique consiste à produire de la neige artificielle lorsque les températures sont supérieures à 0°C, ce qui requiert une forte consommation d’énergie.
Une meilleure gestion des ressources en eau
Afin de limiter l’impact de ses activités, la Compagnie des Alpes s’engage à mettre en place des mesures de préservation de l’eau ainsi qu’un écosystème de recherche concernant la gouvernance de cette précieuse ressource.
Les eaux de pluies sont récupérées et, dans la mesure du possible, les eaux usées (traitées) sont réutilisées, par exemple pour l’irrigation. De plus, l’eau nécessaire à la neige de culture, qui est temporairement prélevée, ne provient jamais des nappes phréatiques.
❄️Vous aimerez aussi lire :
Pollution : des traces de crème solaire retrouvées au pôle nord
Quelles solutions pour concilier ski et respect de la biodiversité ?
Afin de concilier, si tant est que cela soit possible, nos activités hivernales (telles que le ski) avec la protection de la biodiversité en montagne, voici quelques pistes d’engagements à prendre :
- favoriser des équipements reconditionnés, de seconde main ;
- choisir un moyen de transport responsable pour regagner les pistes (train, covoiturage…) ;
- se loger dans un hébergement certifié par un Écolabel, etc.
Comme quoi, c'est assez simple d'allier sports d'hiver et écologie. 😉