Depuis le 1er août 2023, les commerçants doivent demander l’autorisation expresse à leurs clients pour imprimer leur ticket de caisse. Cette mesure devrait permettre de réduire considérablement les quantités de papier utilisées à cet effet. Toutefois, est-ce vraiment une bonne idée pour la planète ?
Fin des tickets de caisse imprimés depuis le 1er août 2023
Dans le cadre de la loi relative à la lutte contre le gaspillage, les tickets de caisse ne feront plus l’objet d’une impression systématique lors d’un passage en caisse. Pour obtenir un reçu en papier, les clients doivent en faire la demande auprès de leur commerçant depuis le 1er août 2023. Cette mesure vise à réduire le gaspillage et protéger les consommateurs des substances nocives présentes dans les encres de ces bouts de papier.
D’après les chiffres communiqués par le gouvernement, 30 milliards de tickets de caisse sont imprimés tous les ans, que ce soit en grande surface, lors de l’utilisation d’un automate ou lors d’un paiement par carte bancaire. Selon Patricia Mirallès, la députée à l'origine de la proposition de loi votée en 2019, cela représenterait “10.600 rouleaux de papier thermique » sont utilisés annuellement par un commerçant, l'équivalent en distance d'un Paris Montpellier (750 km)”.
https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A16120
Une mesure destinée à économiser du papier et de l’eau
D’après une étude réalisée par la startup GreenTicket il y a quelques années, l’impression systématique des tickets de caisse serait responsable de l’abattage de 250 millions d’arbres par an et de la consommation de 950 millions de litres d’eau annuellement. Mais la fin du ticket de caisse en papier est-elle vraiment si écologique à tous points de vue ?
Ticket dématérialisé : plus d’émissions de CO2 !
Les personnes souhaitant recevoir un ticket de caisse papier peuvent en faire la demande lors de leur passage en caisse. Ils peuvent également demander un ticket dématérialisé qui sera envoyé par mail. Cette méthode permet d’éviter de couper des arbres pour produire du papier.
Toutefois, selon de nombreux détracteurs, les tickets de caisse virtuels alourdissent considérablement notre empreinte carbone. D’après Xavier Verne, contributeur au Shift Project, l’envoi du ticket par “mail pourrait faire entre 0,2 et 1 Mo”. Or, l’Ademe explique que l’envoi d’un mail de 1 Mo émet 19 grammes de gaz à effet de serre. L’envoi par mail d’un ticket dématérialisé (sans fioriture) serait donc responsable de l’émission de 3,8 à 19 grammes de CO2 !
Une étude du collectif Green IT fait le même constat négatif pour le ticket en ligne :” à cause de son stockage dans un centre de données puis de sa transmission (tous deux coûteux en énergie), un ticket dématérialisé rejetterait en réalité 2 grammes de CO2 en plus dans l'atmosphère qu'un ticket imprimé" relate un député.
Prendre de bons réflexes
Plus qu’un véritable tournant pour l’écologie, cette mesure vise surtout à faire prendre conscience les consommateurs du gaspillage et à leur insuffler de bonnes pratiques éco-responsables. La disparition des tickets de caisse imprimés reste tout de même une bonne nouvelle pour notre santé puisque l’OMS avait averti de la présence de perturbateurs endocriniens dans la composition de l’encre.